2016 (suite...)
Chers lectrice et lecteur, connue et inconnu...
En 2009 (...comme le temps passe !) mon ouvrage Le Muet sortait des presses de l’imprimerie Paillart et vous vous souvenez peut-être du dernier paragraphe de sa présentation (p. 13) :
...“Ici et là dans ces longues recherches aux ramifications imbriquées, bien des points sont restés sans réponse. A quel moment fallait-il conclure ? Il était tentant de continuer... Ici ou à l’étranger les Archives ont soulevé des voiles, elles pouvaient peut-être encore apporter des réponses. Car hier seulement, hier encore, des ombres furtives ont rejoint en dernière minute ce paysage, se glissant pour ajouter un lien de plus ou une information capitale et soudaine sur certains des personnages dont une part reste encore mystérieuse..“
Nous voici maintenant en 2016 et notre Muet a depuis bien poursuivi sa route, accueilli superbement tout au long de son grand retour.
La sortie du Livre avait permis de réveiller des petits détails soigneusement archivés, ils ont retrouvé leur place au fur et à mesure des mois, dans un étrange cheminement au travers de la mise au grand jour de l’histoire, par des prises de contacts très surprenants... Que ce soit par un dossier soudain découvert dans une cave lors d’une succession, comme celui du liquidateur du réseau Shelburn (rien moins !...), ou tel autre resurgi après une recherche d’une année, échappé en son temps aux bombardements et aux pistes de V1, comme certains documents de Roger de Boffles... ou bien aussi ces papiers concernant les tout débuts de la résistance de Roubaix et Wattreloo, jetés dans une poubelle lors du changement de propriétaire d’une maison de là-bas... et que sais-je encore... tel ce contact avec Hélène, fille de Thaddée ce jeune Polonais caché dans le clocher en 44 par l’abbé Leroux, évidemment ! (pages 281 et 284)... ou.... ou bien aussi....?
Et j’étais soudainement sollicitée parce que chaque fois, incroyable mais vrai, le nom de Louis figurait justement dans cette liasse !
Toutes ces découvertes m'étant parvenues inopinément et au milieu des aléas de la vie quotidienne, elles vous arrivent maintenant, non pas dans la chronologie de l’histoire du Muet, mais au fur et à mesure de leur mise en forme (... suspense oblige !...), toujours accompagnées de mon travail de vérification et de recoupements, accompagnées par la référence de page dans l’ouvrage. Ce qui est venu à moi chaque fois de façon parfaitement inattendue vous passionnera je le sais, tout comme j’en ai été émue, il me paraît indispensable aujourd'hui de le prolonger de ces révélations essentielles qui contribuent à mettre à jour et au grand jour ce dont j’avais eu la prescience, donner à certains acteurs du livre l’importance du rôle qu’ils avaient gardé de leur vivant dans la discrétion de leur silence...
Et pour commencer, j'appelle maintenant à ce palmarès :
Madeleine de Chazelles, Thérèse de Rainvillers, Roger de Boffles
Tous trois en sont l'illustration.
À la manière d’un jeu de piste, je vous propose sans plus tarder de retourner ouvrir Le Muet, (page 278 : discrète Thérèse), mais juste avant cela, de regarder à nouveau attentivement le fac-similé du télégramme daté janvier 1970 (= le trouver dans le 3° cahier d’iconographies).
Oui ? c’est fait ...?
Hé ! bien pour comprendre leur action, voici les dernières pages intitulées :
“Thérèse, Madeleine et Roger... l'homme au télégramme, 1942-1945"
La suite est protégée par mot de passe. Pour l'obtenir, merci d'en faire la demande auprès de Brigitte de Rainvillers à cette adresse : bcdr1208@gmail.com.
Veuillez entrer le code ci dessous puis cliquez sur "entrer" :
*** Qui de vous n’a pas vu “Casablanca“,
film mythique mettant en scène Ingrid Bergman et Humphrey Bogart ?
Casablanca figure parmi les plus grands films américains de tous les temps dans la liste dressée par l'Institut américain du Film, il avait remporté trois Oscars en 1943.
Le scénario de ce film correspond aux moments où, dans Le Muet, nous apprenons les retours d’aviateurs... d’agents... de résistants... par la lecture de “reports“ de NARA (p. 238 et suivantes, 248) et par les témoignages concernant l’abbé Leroux (p. 280) en lien avec la résistance de l’Armée polonaise du col. Zdrojewski. Magnifique Armée polonaise dans laquelle justement le père d’une certaine Malgosha Gago (p. 282) participa activement.
Et c’est pourquoi.....
*** C’est pourquoi je pose maintenant cette deuxième question :
Avez-vous vu (... aussi !) ce long métrage de Malgosha Gago (il y en a eu plusieurs) :
“Un agent très secret, retour à Casablanca“ ?
Sorte de remake du film précédent, croyez-vous ? Non-non pas du tout remake mais bien avant tout “LE“ scénario stricte de l’action dès 40 des polonais, avec - ici - la trame rigoureusement historique de la résistance vécue et vue depuis l’Afrique du Nord.
Malgosha ne pouvait dans ce tournage que rester fidèle aux faits et à l'héroïsme des siens, elle a voulu et elle a réalisé l’hommage à l’action de son père et de ses compatriotes polonais qui de tous temps savent ce que le mot liberté signifie, pourtant écartés par leurs propres alliés des honneurs de la Victoire en 1945, de cette reconnaissance légitime après la guerre...
Courez vite, sur le Net vous le trouverez encore, et cette fois tout est vrai, vous y trouverez de vrais espions et d’authentiques soldats de l’ombre, le tout dans une Afrique du Nord semée elle aussi d’embûches.
Courez vite, c’est l’Histoire. Ce n’est pas romancé mais c’est passionnant !
*** Et pour s'amuser un peu.. voici la troisième et dernière question.
Cette fois elle a trait aux coulisses des décors de Casablanca.
Dans la scène culte du film, Ingrid Bergman demande à Sam, interprété par Dooley Wilson, de jouer son air «As Time Goes By», c’est sur "The" fameux piano de couleur saumon que le musicien s’exécute.
Ce célèbre piano mis aux enchères à New York fin 2014 pouvait partir pour au moins un million de dollars, (un autre piano utilisé dans le film avait été vendu en 2012 pour 602.500 dollars).
Les deux portes du «Rick's Café Américain», le cabaret dans lequel Ingrid Bergman demande à Humphrey Bogart d'aider son mari à fuir vers les Etats-Unis, figuraient également dans la vente, tout comme des notes de tournage et des photos dédicacées. Lots provenant d'une collection privée et d'abord exposés à Los Angeles entre les 6 et 9 novembre, puis à New York du 20 jusqu’à la vente.
Bonhams estimait que le piano pouvait partir pour au moins un million de dollars. Vous avez bien lu... oui.. : ce piano pièce-maîtresse de la Vente de plus de 30 objets, sortis du scénario Casablanca (1942), que la Maison Bonhams et Turner Classic Movies organisèrent le 24 novembre 2014...
Hé bien, pourriez-vous finalement me donner... heu... non-non, pas l'âge du Capitaine... pas plus que la contenance de la baignoire d'Ingrid Bergman... mais plutôt me trouver le prix de vente de ce piano blanc, ce piano mythique... ? Car... vous l’avez compris, je n’en connais pas la réponse...! Alors si vous la trouvez soyez gentil... envoyez-moi un mail !
Sourire...
Voici tout de même votre récompense...
** Et maintenant autre sujet = L'importance du financement des mouvements et des réseaux de résistance.
Cette question n’avait été que brièvement abordée dans mon livre et pour cause puisque, malgré mes recherches multiples et spécialement à Vincennes, je n’avais bien sûr pas trouvé "l’intermédiaire financier" entre la tête pensante et la main agissant sur le terrain.
Rien en ce qui concerne l'abbé Leroux ou peut-être Jules Gosse par exemple.
Je ne peux d'ailleurs parler ici que des archives du BCRA (p. 275) archives toujours en cours d’exploitation à Vincennes où j’avais eu l’autorisation d’ouvrir l'unique et trop maigre dossier sur ce sujet... donc sans succès pour ma recherche.
En revanche, à propos des passages vers l'Espagne et Gibraltar, l'ouvrage d'Airey Neave (son remarquable Les Chemins de Gibraltar) nous apprend déjà l’indispensable nécessité d’un relai de trésorier payeur entre Londres et la France, avec donc un accord secret entre le War Office et le gouvernement français.
On y apprenait que ce rôle fut rempli par le diplomate arménien Nubar Gulbenkian, en poste à Londres, qui avait pris contact avec un certain Parker, de Perpignan (Le Muet, p. 275).
Si nous savions (p. 91 et 275) avec certitude que l’abbé Leroux transportait d'importantes sommes d'argent dont il était l'intermédiaire, comment et à quel endroit s'approvisionnait- il...?
Alors par mes recherches, et des hasards providentiels, Le Muet et l'histoire du livre continuait-il sa route... A quoi tiennent les choses...?
En avril 2010, donc peu de temps après sa sortie, je reçus un appel téléphonique de Thérèse Vandecasteele nièce de l'abbé Leroux, toujours à Roubaix depuis la guerre. Thérèse venait de prêter l'exemplaire de son (“mon“ !) livre à l’une de ses amies, polonaise, ancienne secrétaire de direction de la Caisse d'épargne de cette ville.
Rien que de très banal en quelque sorte. Mais quelle ne fut pas la stupéfaction de cette amie à la lecture des passages relatant les aller-et venues fréquentes de l'abbé entre la Loire et Roubaix : à la Caisse rue de l'Hotel de Ville à Roubaix, elle se souvenait parfaitement avoir su, bien après la guerre, qu’un prêtre dont elle n’avait pas à connaître l’identité bien sûr, se rendait - non pas en soutane mais “en civil“ - pour y débloquer l'indispensable argent au titre de la Résistance et “qu’il s'agissait de grosses sommes“... !
Incroyable parcours dans le temps de ces petits détails pour arriver si tardivement à cette révélation incroyable, de la part de cette femme... “qui a vu l’homme... qui a vu... qui a su.“ pour rapprocher ces deux indices essentiels.
Le fils Scherpereel étant décédé environ dans sa 50° année, et cela bien après les faits, l’abbé Leroux avait donc eu affaire pour ces brûlantes questions d’argent à messieurs Scherpereel “grand-père et-fils“, directeur à l’époque de cet Etablissement financier pré-nommé, bien sûr tous deux dans le secret de ces transfert clandestins pour la résistance.
Recoupements inattendus du livre et nous ne nous étonnerons d’autant moins des fréquents voyages de l’abbé Leroux traversant la France coupée en TROIS zones...
Puisque nous avions découvert dès 1940, et tout au long des mois qui suivirent, l'importance de son rôle jusqu’à sa mort en juillet 44, avec son action en lien autant avec les Polonais de la Loire qu'avec ces inconnus, agents et passagers vers l'Afrique du Nord.Lui qui avait pu annoncer peu de jours avant à ses proches, l'arrivée du Débarquement...
Intéressant, non ?
Patience, vous découvrirez un petit peu plus loin où aboutissait l’argent...
Ce récit historique reconstitue pas à pas le parcours de Louis de Rainvillers (1900-1945), entré en Résistance dès 1940 dans le secteur de la Baie de Somme, en lien avec les réseaux de la région d'Arras. Son histoire suit les débuts d'un des deux plus grands réseaux de Résistance, renseignement et évasion : la ligne Pat O'Leary.
Ce livre se lit comme un roman, se consulte comme un ouvrage de référence. Il débute sur une trajectoire inédite entre zone interdite - zone occupée vers la zone libre, lors d'une des pages les plus sombres de l'Histoire de France sous l'occupation allemande.
Fruit d'un long et minutieux travail de recherche dans les archives françaises et dans celles des Alliés, il permet de reconstituer progressivement la vie de ce résistant de la première heure, son insertion dans la résistance même, qui s'appelle alors "l'Organisation", aux actions cachées, en relation avec le MI 9.
Tandis qu'en Angleterre les Forces Françaises Libres s'organisent, nous voyons au fil des pages, ici, dans nos villages familiers, ce que fut la vie quotidienne de la France Combattante. Nous allons à la rencontre des bretons Jacques Gueguen et Ernest Sibiril (précurseurs du réseau Shelburn), de l'écossais Ian Garrow et du belge Albert Guerisse (initiateurs du réseau Pat O'Leary), de Charles Cliquet (et sa plaque tournante de Vierzon). Apparaissent aussi André Postel-Vinay, Berthe Fraser née Vicogne. Et puis tous ces prêtres, tel l'abbé Gérard Leroux en lien avec le futur colonel Zdrojewski et la Résistance polonaise en France, ces officiers polonais dont Malgosha Gago, fille de l'un d'entre eux, nous parle. Il est question aussi du BCRA, d'hébergement et de passage d'agents rejoignant Londres...
Grâce à de nombreux témoignages recoupés par une étude approfondie de documents d'archives, la vie de Louis de Rainvillers est reconstituée jusqu'à son arrestation et son emprisonnement en France, puis sa déportation en Allemagne, d'où il ne reviendra pas. L'esprit de la Résistance se retrouve aussi dans le nom Le Muet attribué à Louis de Rainvillers par la gestapo, pour son attitude lors de son arrestation par les nazis. Il va alors connaître la prison d'Abbeville et celle d'Amiens, la condamnation à mort par le Tribunal de guerre allemand de la Feldkommandantur 580. Ce sera ensuite Fresnes (où l'abbé Stock aide les prisonniers à l'initiative du futur Mrg Jean Rodhain) puis le silence qui s'installe sur sa déportation : Camp SS d'Hinzert, prison de Wittlich, prison de Breslaü (Wroclaw) avec son Sondergericht et son Wolksgericht, Ko de Langenbielaü, prison de Schweidnitz (Swidnica), camp de Sachsenhausen et peut-être de Bergen-Belsen... Les témoignages de ses compagnons de captivité restituent leur terrible parcours de N.N. : Nacht und Nebel = "Nuit et Brouillard" = destinés à disparaître sans laisser de trace) et l'abbé Joseph de La Martinière redonne avec ses mots sa rencontre avec Louis.
Ces 300 pages mettent en lumière ce qui est longtemps resté dans l'ombre, une Histoire, des femmes et des hommes dont les destins s'entrechoquent.
Principales conférences
Achat à la bibliothèque d'Harvard.
Au Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin ; pour l'Association du Patrimoine d'Aigneville ; pour la commune de Boismont ; pour la commune de Saint Valery sur Somme
Mémorial 1939-1945
L'engagement des membres de la Noblesse et de leurs alliés
EHRET 2001
Interviews et internet
Interview à Radio Courtoisie dans "Les Mardis de l'Histoire", par l'historienne Madame Dominique Paoli
Interview
par Thomas Griffet ( Rédacteur en chef à Proxinews)
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